Retour au passé avec 4 tours du circuit du Lissolo après une belle pérégrination entre les collines de la Brianza. Mais avant tout résumons les nouveautés introduites au cours des dernières années : la course se déroule à mi-septembre, à proximité du championnat du monde, et l’arrivée se trouve à la fin de via Matteotti : les couleurs de la nature et de nouveaux décors pour une Coupe Agostoni rénovée. Sur la cour située devant la Villa royale de Monza, 193 coureurs prennent le départ (un nombre si élevé de participants, à la limite du nombre réglementaire, se doit au déplacement de date et, donc, à l’extrême proximité au championnat du monde), avec, entre autres, Vincenzo Nibali, rentré de ses mésaventures de la Vuelta, assaillis par les supporteurs et les médias. Et Nibali ne trahira pas les espoirs d’une revanche : lors du quatrième et dernier passage sur le Lissolo, entre pluie, brouillard et soleil, il agit avec décision et s’échappe en compagnie du fidèle Scarponi et de Rebellin. Il restait encore 50 kilomètres avant l’arrivée. Sur le Col Brianza, l’avantage du trio était d’une minute, la réaction du groupe – réduit à une trentaine de coureurs – attentive et chirurgicale, les fugitifs devaient être rejoints juste avant l’arrivée pour mettre en scène un grand sprint. Mais Nibali est en pleine forme (et il le sera pendant les trois jours du Triptyque qu’il remportera en beauté) et mène ses deux compagnons jusqu’aux tours finaux autour de Lissone. Scarponi abandonne alors et laisse son capitaine combattre seul contre un Rebellin forcené. « Vingt mètres, vingt mètres me sont manqués » dira Nibali à la fin, après avoir vu filer sous ses yeux le « vieux » qui porte fièrement ses 44 ans. Le groupe a mal fait ses comptes : il est arrivé après Nibali et Rebellin avec 10 mètres de retard, sprint de Bonifazio pour la troisième place qui précède Giacomo Nizzolo.
La Gazzetta dello Sport a écrit : « L’une des éditions les plus émouvantes de la classique de la Brianza des dernières années. »
Cette 68e édition de la Coupe Agostoni restera dans notre petite histoire principalement pour deux motifs : la date déplacée du traditionnel mois d’août au mois de septembre (tout comme les deux autres courses du Triptyque) à proximité du championnat du monde ; et la célébration du baptême d’un très jeune coureur – 20 ans et 10 mois – destiné à devenir un jeune champion, Niccolò Bonifazio. Le parcours est fondamentalement resté identique à celui de l’édition précédente avec les quatre ascensions – Ello, Colle, Giovenzana et Lissolo – les points centraux de la course. Avant le départ, une sympathique distraction auprès des établissements Cleaf, lieu du rendez-vous : une troupe cinématographique de Hong Kong, dirigée par le réalisateur Dante Lam, a effectué des prises de vue pour un film sur le cyclisme qui sortira en Asie.
Au départ piazza Libertà, les coureurs sont 191 et lors des premiers kilomètres déjà se produit une échappée de 9 d’entre eux : Velasco, Leonardi, Zordan, Cecchinel, Piechele, l’Érythréen Debesay, Napolitano, le Japonais Miyazawa et Pichetta. L’avantage maximum sera de 6 minutes 40 secondes, mais après l’ascension du col Ello, le groupe les rejoint. L’éternel Lissolo produit une autre sélection : Rebellin, Rosa, Tiralongo, Moscon, Bongiorno, Pichetta et le Belge Seeldraeyers s’échappent et ils arrivent ensemble aux deux tours finaux de la ville. Cependant, lors du deuxième tour, grâce au travail des équipes Cannondale et Lampre, le groupe les rejoint. Sprint final entre les 62 coureurs restés en course. Bonifazio en sort gagnant devant le Slovène Grega Bole et Simone Ponzi (il remportera à nouveau le Triptyque après une année). « J’ai eu comme assistant le champion du monde Rui Costa – nous a dit Niccolò – il m’a apporté les gourdes, je n’en croyais pas mes yeux. C’est un honneur parce que c’est un grand personnage. Moi, je me suis limité à finir le travail de tous. »
Grosse nouveauté dans le parcours. 4 tours initiaux de 29 km qui concernent Lissone, Vedano, Monza, Villasanta, Triuggio, Albiate, Sovico, pour rejoindre ensuite la véritable nouveauté dans le cœur de la Brianza. Quatre reliefs l’un derrière l’autre : Ello, Colle Brianza, Giovenzana, Lissolo et de là tout droit à Lissone avec l’arrivée à via Matteotti au lieu de la traditionnelle arrivée (depuis combien d’années la course arrivait-elle là ?) à via Carducci. La journée commence par une grosse frayeur : quelques équipes (entre autres la Lampre-Merida) sont bloquées sur l’autoroute à cause d’un accident. Elles parviendront à arriver au point de départ, mais en retard, et il a donc fallu reporter le départ et annuler l’un des quatre tours initiaux. La course a été raccourcie de 30 km, mais la journée est sauvée. Au départ piazza Libertà, les coureurs sont 160 ; la course s’anime sur le Giovenzana grâce aux accélérations de Fabio Aru. À ses côtés, Durasek, Zardini, Rebellin, Sinkewitz, Facchini, Rowny et Mucelli prennent de l’avance et tous les 8 ensemble surmontent également le Lissolo, où Aru donne encore une fois du spectacle. La réaction du groupe est dure, surtout grâce aux efforts des équipes Lampre et Fantini Selle Italie auxquelles va le mérite de rattraper les 8 coureurs de tête. Nicola Micelli et Patrick Facchini lancent la dernière tentative, mais ils sont rejoints à 400 mètres. C’est le russe Kolobnev qui déclenche le sprint, mais il part trop tôt et échoue. À ce point Pozzato ne pouvait pas faire d’erreurs et en effet il remporte le sprint. Simone Ponzi est deuxième (et ce placement lui fera remporter le diamant du Triptyque), troisième Marco Zamparella.